Le Cimetière de la Porte Mars, devenu Cimetière du Nord, a été ouvert en 1787 en dehors de la ville, en plein champ. Il est maintenant peuplé de monuments et de mausolées fastueux qui font dire aux Rémois qu’il est le « Père Lachaise » de Reims. On y voit notamment les monuments élevés sur les tombes de deux officiers de l’Empire : le maréchal Drouet d’Erlon et le général Marie-Claude Verrier, la tombe de la famille Paul Saint-Marceaux, couverte par l’ombre d’une femme drapée, les tombes de plusieurs maires de Reims : Carteret, Werlé, Andrieux, Charles Arnould, etc…, celles du célèbre bibliothécaire Eugène Courmeaux et de bien d’autres personnalités Rémoises.
Le long de la rue du Champ-de-Mars, il n’est pas difficile de remarquer avec émotion un magnifique mausolée dont le fronton est orné d’une tête de mort, élevé en souvenir d’un enfant mort en 1843 à l’âge de douze ans.
Le jeune homme, Augustin Simonard, était allé passé la journée chez sa grand-mère à Saint-Thierry. Pour le retour, il a pris place sur la charrette chargée de fûts vides. Sur la route de Laon, une secousse du véhicule fit choir l’enfant du siège branlant sur lequel il avait pris place. Roulé à terre, le malheureux passa sous les roues du véhicule qui l’écrasèrent.
Cet accident provoqua une vive émotion à Reims, où sa famille, des maîtres-plafonneurs, était très connue. Détail émouvant : Augustin est mort quelques jours avant sa communion. C’est pourquoi sa famille a fait appel à un sculpteur, de Maghellen, qui travaillait à l’époque au fronton du nouveau Palais de Justice construit à l’emplacement de l’ancien Hôtel-Dieu. L’artiste représenta le jeune homme grandeur nature, revêtu de son costume de première communion, sans le brassard. Il est debout, au fond du mausolée, dans une pose romantique qui fait penser à Alfred de Musset.
Source: Reims , un siècle d’événements 1800-1900 de D PELLUS
Photos :
Muriel Areno
Wkipédia
Monika Milli