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L’ange au sourire de Reims

Reims Sorties & Loisirs 0

L’ange au sourire ou le sourire de Reims, 🇫🇷

Histoire d’une vedette nĂ©e d’une tragĂ©die

L’histoire de l’art a ses célébrités : la Joconde par exemple, la Vénus de Milo ou encore… un ange sculpté de la cathédrale de Reims.

Avec son léger sourire énigmatique et son expression bienveillante, il séduit tout le monde… Il n’est pourtant pas le seul sur cette façade gothique, mais les autres anges sont restés anonymes. Pourquoi est-il l’unique vedette ?

Pour comprendre, il faut remonter à la Première Guerre mondiale. En septembre 1914, les Allemands adoptent une stratégie terrible. Pour atteindre le moral des Français, ils s’attaquent à leurs grands monuments.

Leur première victime est la cathédrale de Reims. Sous le feu des bombardements ennemis, elle est en partie détruite.

Incendie de la Cathédrale Notre-dame de Reims Le 19 septembre 1914,
Incendie de la Cathédrale Notre-dame de Reims Le 19 septembre 1914

L’ange souriant aurait pu survivre, mais il joue de malchance. Les bombes provoquent l’embrasement d’un échafaudage, et une poutre le décapite en tombant. La chute de la tête est fatale : sa face est partiellement broyée.

Saint-Nicaise et l’Ange au sourire décapité lors de l’incendie du 19 septembre 1914.
Saint-Nicaise et l’Ange au sourire décapité lors de l’incendie du 19 septembre 1914.

L’année suivante, en 1915, quand on cherche à prouver la brutalité des troupes allemandes, on repense tout de suite aux fragments de l’ange…

La sculpture brisée devient une véritable arme de propagande ! L’ange de Reims voyage en pièces détachées partout en France. C’est là qu’il gagne le surnom d’Ange au sourire.

La guerre finie, il n’est pas question de le laisser dans un tel état. Heureusement, la statue avait fait l’objet d’un moulage au XIXe siècle. La finesse de ce moulage permet de réparer précisément le visage brisé de l’original.

L’ange a ainsi retrouvé son sourire et sa place sur la cathédrale de Reims.

Description

L’Ange au Sourire de la Cathédrale de Reims, également appelé « Sourire de Reims », est une sculpture gothique fascinante du XIIIe siècle, mais certains aspects moins connus de son histoire et de sa symbolique en font une œuvre encore plus captivante.

l’Ange au Sourire n’est pas seulement une sculpture remarquable par sa beauté, mais une œuvre dont l’histoire, mêlant art, guerre, propagande et résilience, en fait un symbole universel. Son sourire, à la fois malicieux et serein, continue de captiver les visiteurs et d’incarner l’âme de Reims.

Histoire d’un chef-d’œuvre

Un sourire révolutionnaire

Sculpté vers 1236-1245, l’Ange au Sourire marque un tournant dans l’art médiéval. Son sourire doux et naturaliste rompt avec les expressions hiératiques des sculptures romanes, annonçant une humanisation de l’art religieux. Ce sourire, décrit comme « gaudium aeternum » (joie éternelle du ciel), aurait influencé d’autres sculptures gothiques à travers l’Europe, faisant de Reims un foyer d’innovation artistique.

Un témoin des sacres royaux

Situé sur le portail nord de la façade occidentale, près de Saint-Nicaise, l’Ange au Sourire a « assisté » à 32 sacres royaux, dont celui de Charles VII en 1429, marqué par la présence de Jeanne d’Arc. À l’époque, la statue était peinte en blanc et or, ce qui lui donnait une apparence encore plus éclatante, aujourd’hui disparue à cause des intempéries.

Une restauration miraculeuse

La statue est reconstituée en 1926 grâce aux fragments d’origine et à un moulage préexistant conservé au Musée des Monuments Français. Ce processus de restauration, réalisé avec soin par des sculpteurs comme Henri Deneux, symbolise la résilience de Reims et de la France après la guerre. L’Ange retrouve sa place le 13 février 1926, devenant un emblème de la reconstruction.

Une énigme artistique

L’Ange au Sourire est attribué au mystérieux « Maître de Joseph » ou « Maître des Anges Souriants », un sculpteur anonyme de l’école d’Amiens. Son style, caractérisé par des drapés fluides et des expressions vivantes, reste reconnaissable, mais on ignore tout de son identité. Certains y voient une influence du « nouveau style parisien » des années 1230, mêlant élégance et spiritualité.[](https://en.wikipedia.org/wiki/Smiling_Angel)[](https://reims.cc/ange-au-sourire-cathedrale-reims/)

Entre icône commerciale et spiritualité

Un symbole commercial et culturel

Au-delà de son rôle religieux, l’Ange au Sourire est devenu une icône de la ville de Reims. Il apparaît sur des timbres (1930), des cartes postales, des médailles, et même comme logo de la maison de champagne Henri Abelé ou sur les boîtes de biscuits roses Fossier. Cette appropriation par la culture populaire est rare pour une sculpture médiévale.

Une interprétation spirituelle profonde

Pour certains, le sourire de l’Ange évoque une invitation à la joie divine et à la réconciliation. Des commentaires sur des sites religieux décrivent son expression comme celle d’un messager de Dieu, accueillant les fidèles avec une promesse de paix intérieure. Cette dimension spirituelle, combinée à son histoire tumultueuse, en fait une œuvre qui touche à la fois le cœur et l’esprit.[](https://www.soeurs-christredempteur.catholique.fr/L-ange-au-sourire.html)

Anecdotes Ă  propose de l’ange au sourire

Une méprise historique corrigée

Avant 1914, l’Ange au Sourire était souvent confondu avec l’Ange de l’Annonciation, situé de l’autre côté du portail. Ce n’est qu’après sa destruction et sa médiatisation qu’il acquiert son nom distinctif, éclipsant les 2302 autres sculptures de la cathédrale, dont beaucoup arborent également des sourires.

Un épisode rocambolesque

En 1915, une rumeur rapportée par le New York Times prétend qu’un riche industriel américain aurait acheté la tête brisée de l’Ange, provoquant une enquête en France. Il s’avère que les fragments étaient toujours en sécurité, mais cet incident montre l’aura internationale de la statue dès cette époque.

Un mystère persistant

La main gauche de l’Ange, disparue avec le temps, intrigue les historiens. Elle pourrait avoir tenu une palme du martyre, destinée à Saint-Nicaise, mais cela reste une hypothèse. Ce détail manquant ajoute une touche d’énigme à une œuvre déjà pleine de secrets.

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